Proposition de loi pour rétablir le pouvoir d’achat des Français

Publié le 15/02/2019 dans les catégories Economie

Patrick Hetzel cosigne, avec l’ensemble de ses collègues du groupe Les Républicains, une proposition de loi pour rétablir le pouvoir d’achat des Français.
Le Président de la République et le Gouvernement portent la responsabilité d’avoir mis en œuvre, faute de réelles baisses de la dépense publique, une politique massive de matraquage fiscal qui s’est révélée particulièrement préjudiciable pour le pouvoir d’achat des Français. Par une politique fiscale particulièrement injuste, le Gouvernement a par ailleurs monté les catégories de Français les uns contre les autres. De ce fait, la question du pouvoir d’achat, mis à mal par ces augmentations d’impôts et de taxes, s’est imposée comme la revendication centrale des Français, et a été le catalyseur de la mobilisation des gilets jaunes. En effet, en 2018, les automobilistes ont subi une hausse sans précédent des taxes sur les carburants, les retraités ont vu leur CSG augmenter de 25%, sans aucune compensation pour 8 millions d’entre eux, et les familles ont été appauvries par un important coup de rabot sur l’aide à la prestation d’accueil du jeune enfant. Au final, les mesures prises par la majorité ont eu pour conséquences d’augmenter les prélèvements obligatoires des ménages de 4,5 milliards d’euros, diminuant d’autant leur pouvoir d’achat. En 2019, de nouvelles mesures ont impacté le portefeuille de nos compatriotes. Ainsi, le Gouvernement a décidé de désindexer les pensions de retraites, les APL et les allocations familiales de l’inflation. Ces pensions augmenteront donc près de cinq fois moins vite que les prix à la consommation, ce qui représente une perte de pouvoir d’achat de 500€ par an pour un couple de retraités touchant chacun une pension de 1500€. La hausse des taxes sur les carburants devait par ailleurs se poursuivre, frappant l’ensemble de nos compatriotes obligés d’utiliser leur voiture.
Le Groupe les Républicains a eu beau alerter le Gouvernement et sa majorité sur l’injustice de ces décisions, toutes nos critiques et nos propositions ont été balayées d’un revers de main. Il aura finalement fallu une crise sociale sans précédent pour que le Président de la République, face à la pression, désavoue son Gouvernement, ouvre les yeux et accepte enfin de revenir sur certains choix. L’augmentation des taxes sur les carburants, prévue au 1er janvier 2019, a été abandonnée, de même que la hausse de la CSG pour une partie des retraités. Par ailleurs, le Gouvernement a partiellement repris la proposition des Républicains de désindexer les heures supplémentaires. Néanmoins, ces mesures d’urgences, ô combien nécessaires, restent très insuffisantes pour améliorer véritablement le pouvoir d’achat des Français. Si le Gouvernement a reculé pour les plus modestes, les classes moyennes demeurent les laissés-pour-compte de la politique du Président de la République. Les pensions de retraites et les allocations familiales ne seront pas réindexées sur l’inflation, et les retraités vivant seuls qui perçoivent 2000€, ou les couples de retraités qui perçoivent 3000€ à deux, continueront de payer la CSG au taux majoré. Rien n’est prévu non plus pour rétablir les plafonds du quotient familial ou pour baisser les impôts des classes moyennes, en contrepartie de mesures structurelles d’économies budgétaires. En effet, malgré quelques mesures d’urgence très ponctuelles, le Gouvernement n’a pas pris pleinement conscience de l’importance de la crise du pouvoir d’achat, qui est en train de fracturer notre pays. Tout comme il n’a pas suffisamment pris conscience du ras le bol fiscal légitime, et du profond sentiment d’injustice ressenti par les classes moyennes françaises.
Les classes moyennes, c’est-à-dire tous ceux qui ne sont pas considérés comme assez pauvres pour bénéficier des aides de l’Etat, mais qui voient leurs revenus et leur pouvoir d’achat sans cesse rognés. Toujours plus imposées, c’est essentiellement sur elles que repose le financement d’un système social perçu comme de moins en moins juste. Ainsi, chaque jour davantage, à l’inverse de nos voisins européens, l’écart se creuse entre l’impôt qu’elles acquittent et les prestations sociales dont elles bénéficient, notamment celles liées à une politique familiale progressivement détricotée depuis plusieurs années. Renversement considérable dans notre histoire, ces classes moyennes sont désormais convaincues que leurs enfants vivront moins bien qu’elles.
A rebours de ce matraquage fiscal des classes moyennes, initié par la présidence Hollande et poursuivi par celle d’Emmanuelle Macron, les députés Les Républicains souhaitent, par cette proposition de loi, redonner du pouvoir d’achat aux Français et tout particulièrement aux classes moyennes. Cela exigera en contrepartie de s’engager dans une politique courageuse d’économie budgétaire pour mettre fin à l’excès de dépenses publiques. Car moins de dépenses publiques, c’est avant tout une fiscalité moins lourde qui encourage l’investissement dans l’économie et permet de stimuler la croissance et l’emploi. C’est dans cette optique que les Républicains ont fait, lors de l’examen du budget 2019, des propositions précises, chiffrées et ambitieuses pour faire des économies à hauteur de 20 milliards d’euros par an.