Bénévolat et vie associative : « Grande cause nationale 2020 » ?

Publié le 25/10/2019 dans les catégories Vie sociale

Patrick Hetzel vient de cosigner une proposition de résolution visant à ce que le bénévolat et la vie associative soient déclarés « Grande cause nationale 2020 ».

13 millions de personnes, c’est le nombre de personnes en France offrant de leur temps au travers d'une structure associative, notamment dans le milieu du sport, de la culture, de l'action sociale ou des loisirs. L’engagement associatif est divers tant la liberté laissée aux bénévoles est grande par les structures proposées, mais aussi par les missions pouvant leur être confiées et enfin par la charge temporelle de cet engagement. En effet, qu’ils soient réguliers ou occasionnels, toutes les associations ont besoin de bénévoles pour pouvoir perdurer. Comment pourrait-on imaginer une organisation de collectes de fonds, ou l’encadrement d’une manifestation sportive ou culturelle sans bénévoles ?

Le bénévolat est un véritable enjeu stratégique et la clé de voûte pour le secteur associatif. Force est de constater que l’engagement bénévole, en volume, ne connait pas les crises, notamment la dernière crise économique, mais connait de nombreuses mutations. Le profil des bénévoles a rajeuni grâce à une progression de l’engagement des moins de 35 ans, et surtout à cause d'un recul constant et préoccupant de la proportion des plus de 65 ans. Sans que l’on puisse dire dans quelle proportion, les encouragements au cours de la scolarité et le développement des associations d’étudiants sont des leviers d'encouragement pour les moins de 35 ans à donner de leur temps. Cependant, le recul de la proportion des plus de 65 ans interroge sur les motifs de celui-ci : mesures fiscales peu encourageantes ? Manque de reconnaissance de l’engagement associatif ? Telles sont des questions qu’il serait essentiel de se poser.

Par ailleurs, si environ 45 % des Français adhèrent à une association, la proportion varie du simple au double selon que l’on ne possède aucun diplôme (30 %) ou que l’on est titulaire d’un diplôme d’enseignement supérieur (60 %). Aussi, une certaine « fracture sociale » est régulièrement soulignée dans les enquêtes publiques et cela tend à s’accentuer. Alors que 18 % des moins diplômés étaient bénévoles en 2016 ; ils ne sont plus que 15 % en 2019. Dans le même temps, la proportion des plus diplômés reste, quant à elle, stable (31%).  Ce constat est d’autant plus accablant dans la mesure où les associations ne possèdent pas les moyens de jouer pleinement leur rôle en faveur des plus modestes, qui ne peuvent ainsi bénéficier d’une insertion par les nombreuses activités proposées. Des éléments récents sont cependant encourageants. En effet, 85 % des bénévoles qui ont cessé leur engagement ces dernières années, le plus souvent par manque de temps, indiquent qu’ils pourraient un jour s’engager à nouveau. Salariés, cadres, fonctionnaires, retraités, étudiants, demandeurs d'emploi, personnes au foyer, etc. représentent un gigantesque bassin de bénévoles pour l'ensemble des associations. Aussi, eu égard aux possibilités offertes par l’engagement associatif en matière d’insertion, de lien social et participation citoyenne, il convient que ces personnes soient encouragées dans leur participation à telle ou telle association.

Le label « grande cause nationale » donne une visibilité précieuse aux associations défendant la cause promue, en leur permettant d'organiser des campagnes d'appels aux dons gratuitement sur les radios et télévisions publiques. Aussi, cette proposition de résolution prévoit que le bénévolat et la vie associative soient déclarés « Grande cause nationale 2020 ».