Energies renouvelables : le gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux !

Publié le 13/01/2023 dans les catégories Environnement Energie

Le projet de loi relatif à l’accélération des énergies renouvelables a été adopté en 1ère lecture à l’Assemblée nationale le 10 janvier 2023.

« Au terme d'une discussion passionnante mais sans surprise, l'examen de ce texte restera une « occasion manquée ». En effet, au moment où la France redevient importatrice d'électricité ; au moment où plane la menace de la rupture d'alimentation ; au moment où le choix allemand du gaz et du charbon s'impose à nous, ce texte aurait pu nous apporter les clefs d'une souveraineté retrouvée.

Hélas, et mon groupe parlementaire l’a fortement dénoncé, ce texte prépare une véritable OPA sur nos territoires ruraux et littoraux par les promoteurs sans scrupules du renouvelable. Et ce, pour quel résultat ? Une énergie ni efficace, ni pilotable, ni abondante, ni prévisible. Les énergies renouvelables induisent des coûts très élevés, à la fois sur le réseau et sur l'environnement. Et au final, surtout sur le pouvoir d'achat des Français. C'est un gâchis environnemental à plus d'un titre. D'abord parce que les énergies renouvelables tous azimuts ne sont pas la panacée pour lutter contre le réchauffement climatique.

Comment convaincre les usagers d'énergies thermiques de franchir le pas de la transition électrique si les jours sans vent et sans soleil, c'est le gaz russe, le charbon allemand et le gaz de schiste américain qui prennent le relais en libérant massivement du carbone et des microparticules dans notre atmosphère ? Quand on veut sauver la planète du réchauffement climatique, le pragmatisme, ce n'est pas l'énergie renouvelable mais l'énergie bas-carbone.

L'autre aspect de ce gâchis environnemental est la bétonnisation des millions de kilomètres carré de nos campagnes et de notre littoral. La qualité des paysages est un bien commun immatériel. Pourtant, le gouvernement leur impose la plus importante mutation depuis l'invention de l'agriculture, avec 15 000 éoliennes supplémentaires qui viendront industrialiser des zones remarquables jusqu'à présent préservées.

Quand on sait les impacts sur les écosystèmes, au moment même où un accord historique a été signé à la COP 15 pour protéger la biodiversité, c'est une contradiction grave alors que le gouvernement impose par ailleurs aux Français le zéro artificialisation nette dans nos territoires ruraux. Les éoliennes qui pourront être installées grâce à ce texte représentent l'équivalent de la surface totale d'un département français, cinquante fois la surface de Paris. Ça n'est pas rassurant. Au contraire, c'est effrayant. Notre objectif commun d'atteindre 100 millions de touristes par année pour 7 % du PIB pourra-t-il être tenu si ces paysages magnifiques qui font la France sont saccagés ?

Enfin, ce texte est un gâchis politique. Car les actes gouvernementaux montrent clairement que tout était décidé à l'avance. Sur les points qui auraient pu nous faire réfléchir à une co-construction de ce texte absolument aucune avancée n’a été possible. Avec mes collègues députés Les Républicains, nous voulions mieux protéger les riverains en augmentant la distance minimale entre les éoliennes et les habitations. Celle-ci n'a pas évolué depuis 2011, elle est toujours de 500 mètres alors que la hauteur moyenne des éoliennes a augmenté de 60 mètres. 92 % des français y sont favorables. Hélas, on nous a opposé une fin de non-recevoir.

Nous voulions protéger les littoraux, qui font notre richesse patrimoniale et touristique, des mâts d'éoliennes aussi hauts que la Tour Eiffel en éloignant les parcs de notre littoral. Les côtes sont aussi les zones les plus touristiques de France et la bande des 12 milles nautiques la plus riche en biodiversité ; cette zone est aussi le périmètre de travail de nos marins-pêcheurs qu'il faut entendre et surtout protéger. Là encore, nous essuyons une fin de non-recevoir.

Nous voulions que la reconnaissance d'intérêt public majeur soit un principe général, accordé à tous les projets industriels de France. À nos yeux, quand on veut réindustrialiser la France, il n'y a aucune raison de réserver ce privilège aux seules énergies renouvelables. Toujours une fin de non-recevoir.

Nous voulions rendre aux maires le contrôle total sur l'aménagement de leurs communes, en imposant l'avis conforme des conseils municipaux sur tous les projets, comme le souhaitent 70 % des français. Fin de non-recevoir. En n'accordant aucune considération à ces revendications, vous préparez les conditions de la colère des Français qui vivent sur les territoires ruraux.

Face à un tel dogmatisme du gouvernement, avec mon groupe parlementaire, nous avons affirmé avec cohérence des choix clairs :

  • L'électricité bas-carbone plutôt que le gaz russe, le charbon ou le pétrole.
  • Les ingénieurs nucléaires français plutôt que les conglomérats industriels danois et chinois.
  • La souveraineté plutôt que la dépendance.
  • La sobriété budgétaire plutôt que le quoi qu'il en coûte sur le dos des Français.

Quoi qu'en dise le Président de la République, depuis plus de 20 ans, tous ceux qui écoutent la science pouvaient non seulement prévoir la crise climatique, mais surtout pérenniser ce qui avait fait de la France l'avant-garde de la lutte climatique : l'énergie nucléaire. Et puisque nous sommes pour la protection du climat avant tout, et favorables à la production d'électricité bas-carbone, nous nous sommes opposés à ce très mauvais texte qui n’était finalement rien d’autre que de la mauvaise communication gouvernementale ! »