Etendre le crédit d’impôt pour la garde d’enfants hors domicile

Publié le 08/03/2024 dans les catégories Economie Vie sociale

Les familles avec enfants ont été particulièrement touchées par l’inflation. Ainsi, comme le souligne un récent rapport du Haut Conseil de la Famille, de l’Enfance et de l’Âge (HCFEA) : 

  • L’exposition à l’inflation augmente avec le nombre d’enfants ;
  • Les ménages avec enfants déclarent plus fréquemment que les autres avoir modifié leurs habitudes de consommation pour faire des économies ;
  • Les acteurs de terrain font remonter une hausse des difficultés sociales pour les familles avec de faibles revenus, les familles monoparentales, les familles nombreuses et celles avec de jeunes enfants.
  • Face à ces difficultés croissantes, et malgré les promesses du président de la République « d’[aider] les Françaises et les Français qui travaillent dur [et] qui veulent bien élever leurs enfants », force est de constater que « les mesures exceptionnelles de 2021 et 2022 n’ont pas suffi à maintenir le pouvoir d’achat des familles ». En effet :
  • D’une part, « les mesures les moins ciblées ont été les plus coûteuses et ont au final peu soutenu les familles avec enfants » ;
  • D’autre part, « la revalorisation des prestations sociales et familiales (…) n’a pas permis de compenser intégralement la perte de pouvoir d’achat ».

Aussi, il convient de soutenir davantage les familles.

Dans les faits, la garde d’enfants hors domicile est aujourd’hui un poste de dépense très lourd pour de nombreuses familles. 

À titre d’exemple, le reste-à-charge lors du recours à une garde en crèche en France est supérieur à celui observé chez plusieurs de nos voisins européens. Ainsi, en 2021, en présence d'un couple biactif rémunéré au salaire moyen avec deux enfants de 2 et 3 ans, le reste-à-charge d'un accueil en crèche représentait environ 14 % du salaire moyen en France contre 5 % en Suède et 9 % en Espagne. 

Certes, il existe aujourd’hui un crédit d’impôt pour la garde d’enfants hors domicile afin de soutenir les familles. Cependant, il semble aujourd’hui inadapté. En effet, il n’est actuellement ouvert que pour les dépenses effectivement supportées pour la garde des enfants âgés de moins de six ans

Or, de nombreux parents continuent d'avoir besoin d'une solution de garde en dehors des heures d'école après que leurs enfants aient passé l'âge de 6 ans

Ainsi, concernant l’accueil périscolaire, l’Institut National de la Jeunesse et de l'Education Populaire (INJEP) et la Caisse Nationale d’Allocations Familiales (CNAF) soulignent « une grande stabilité de la fréquentation des enfants de la petite section au CM2 ». L’existence, en 2016, de 1 823 994 places ouvertes pour les mineurs âgés de 6 à 11 ans en accueil périscolaire démontre bien l’ampleur de ce besoin. 

Par ailleurs, il est à noter que l’accueil extrascolaire fait également l’objet d’une demande très forte pour les enfants âgés de plus de 6 ans. Par exemple, au 1er janvier 2022, pour le seul mercredi, étaient ouvertes à destination des enfants de 6 à 13 ans : 

  • 700 710 places d’accueils de loisirs / de jeunes le matin ;
  • 692 865 places d’accueils de loisirs / de jeunes le midi ;
  • 714 540 places d’accueils de loisirs / de jeunes l’après-midi.

               
En conséquence, la proposition de loi qui en découle entend étendre le champ du crédit d’impôt aux dépenses effectivement supportées pour la garde des enfants âgés de moins de dix ans. Patrick Hetzel a cosigné cette proposition de loi.