Politique énergétique de la France
Publié le 27/06/2025 dans les catégories Environnement Energie
Cette semaine, à l’Assemblée nationale, a eu lieu le vote solennel sur la proposition de loi de programmation énergie-climat (dite Loi Grémillet, du nom du sénateur vosgien qui en est à l’origine). Ce texte qui avait une grande cohérence globale a fini par être dénaturé par l’adoption d’amendements problématiques, comme par exemple la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim alors que le démantèlement du site est très avancé (et comme l’a d’ailleurs indiqué le député concerné, Raphaël Schellenberger). C’est pourquoi le texte ne pouvait être voté en l’état. C’est la raison pour laquelle Patrick Hetzel s’est abstenu sur le texte à ce stade du processus législatif. Le texte repart donc au Sénat et il lui appartiendra de le retravailler pour lui redonner sa cohérence d’ensemble.
Un des sujets importants est le développement des énergies renouvelables. Elles sont nécessaires et Patrick Hetzel les a toujours soutenues dans une optique de mix énergétique. Pour autant est-il déraisonnable de demander leur inscription dans une stratégie cohérente, lisible et soutenable à long terme ? Le modèle énergétique français repose déjà sur un mix très largement décarboné grâce principalement au nucléaire et à l’hydroélectricité. Rien ne doit être bloqué, mais « planifier » et sérieusement, n’est pas une idée saugrenue bien au contraire !
En effet, le législateur ne peut pas perdre de vue qu’« au bout du bout », ce sont les consommateurs, particuliers comme entreprises de toutes natures, qui paient l’énergie. Et tous attendent une réelle maîtrise ! Une clarification et une stratégie sont d’autant plus urgentes que le texte, vidé de sa logique initiale, a été rendu incohérent par les contradictions de la gauche et du NFP, qui ont supprimé l’article fixant des objectifs clairs pour le nucléaire avant de s’opposer à son rétablissement en séance publique. Curieux quand on sait la place du nucléaire en France et que l’énergie en question a le mérite d’être décarbonée.
Patrick Hetzel plaide pour une politique énergétique ambitieuse et structurée. Cela suppose aussi, bien sûr, de soutenir les filières d’avenir. Elles incarnent un savoir-faire français, un potentiel industriel considérable, et une technologie prometteuse pour une énergie prévisible, stable et locale. L’abstention de Patrick Hetzel lors du vote de ce texte est donc un appel à reprendre le travail sérieusement au Sénat, sans dogmatisme, et avec la responsabilité que la transition énergétique exige. Plus que jamais, il reste engagé pour une politique fondée sur la science, la soutenabilité économique et l’intérêt des territoires. Une transition énergétique réaliste, structurée et souveraine : c’est ce qu’il convient, plus que jamais, de défendre.