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Décembre 2025

La coopération franco-allemande en matière de défense

La coopération franco-allemande en matière de défense
Actuellement, au Parlement français a lieu ce que l’on appelle souvent le marathon budgétaire. Toutefois, il est important de ne pas perdre de vue que les enjeux auxquels la France doit faire face sont extrêmement nombreux. C’est la raison pour laquelle, je tiens à mettre la focale sur un sujet qui passe actuellement au second plan et qui pourtant me semble éminemment stratégique.

L’actualité géopolitique européenne est marquée par une série de bouleversements, parmi lesquels l’escalade des tensions avec la Russie et la montée en puissance des investissements en matière de défense en Europe. Alors que la France semble paralysée par ses difficultés économiques et financières, l’Allemagne, elle, a décidé de se réarmer de manière ambitieuse et visionnaire. Cette situation impose une question cruciale : la France peut-elle rester à l’écart de ce processus désormais engagé par l’Allemagne ?

Le discours du chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, prononcé le 18 novembre dernier, a créé une polémique toutefois ; son intervention a au moins le mérite de révéler l’urgence d’une prise de conscience stratégique du côté français. Tout en dénonçant la paralysie actuelle de la France, il a évoqué la menace existentielle que représente, notamment mais pas seulement, la Russie et l’éventualité d’un conflit militaire majeur à une échelle internationale bien plus importante qu’au cours des dernières décennies et ceci d’ici 2030. Bien que son appel ait provoqué une onde de choc en France, il souligne pourtant un point central : la nécessité d’un réarmement pour garantir la sécurité nationale et européenne. Cependant, si la France tarde à moderniser ses armées, l’Allemagne, elle, prend des mesures décisives.

Avec un budget de 180 milliards d’euros d’ici 2030, l’Allemagne se projette comme la première armée conventionnelle d’Europe. Son plan d’investissement massif dans les blindés, la défense navale, l’espace, les drones et les munitions constitue un modèle de résilience face aux menaces actuelles. Ce projet ambitieux et crédible montre que l’Allemagne entend jouer un rôle clé dans la défense du continent, soutenu par des commandes militaires s’élevant à 83 milliards d’euros en 2026. En face, la France semble en décalage, incapable de moderniser avec la même intensité les équipements de ses forces armées en raison d’une gestion budgétaire défaillante et de priorités économiques mal définies.

Le couple franco-allemand en matière de défense, qui a toujours été un pilier de l’unité européenne - du moins depuis la fin de la deuxième guerre mondiale - doit aujourd’hui devenir une priorité stratégique. L’Allemagne, forte de sa stabilité financière, a les moyens de réarmer sa Bundeswehr avec une vision à long terme. La France, quant à elle, doit désormais passer à l’action concrète car la loi de programmation militaire actuellement en vigueur est en décalage avec ce que les Allemands ont décidé de mettre en œuvre en matière de défense. Il ne s’agit plus de parler de la défense, mais de la concrétiser en investissant de manière plus conséquente dans la modernisation de nos forces et en alignant nos priorités avec celles de nos partenaires européens, en particulier l’Allemagne. Il serait tout de même paradoxal que la France devienne dépendante de l’Allemagne pour assurer sa défense.

Un partenariat franco-allemand renforcé dans le domaine de la défense, notamment en portant conjointement des programmes industriels, offrirait une réponse collective à la montée des risques géopolitiques. En intégrant le Royaume-Uni, la Pologne, l’Italie, l’Espagne et la Suède à ce dialogue stratégique, l’Europe pourrait espérer créer une architecture de défense cohérente et capable de dissuader toute tentative d’agression. Mais pour cela, la France doit véritablement réaffirmer sa stratégie de défense : une stratégie de dissuasion face à des menaces potentielles comme par exemple celle de la Russie, une modernisation de ses armées conventionnelles, un renforcement de sa capacité aérienne et de projection et enfin, une gestion plus efficace de ses ressources budgétaires.

Dans un monde en guerre, et face à des ennemis toujours plus rapides et capables de s’adapter, la France ne peut se permettre de répéter les erreurs du passé. En 1870 comme en 1940, notre incapacité à anticiper les évolutions technologiques et stratégiques a conduit à des désastres. Aujourd’hui, en raison de la situation géopolitique internationale, de la très forte volonté stratégique de l’Allemagne, la France doit s’unir à l’Allemagne pour au moins trois raisons : permettre de s’inscrire dans la dynamique économique que l’Allemagne est en train de développer, éviter un décrochage de la France par rapport à l’Allemagne et enfin garantir à la France une crédibilité générale en matière de défense pour assurer sa sécurité. En effet, si la dissuasion nucléaire continue de donner une bonne protection, elle n’est désormais plus suffisante en raison de l’apparition de menaces de plus en plus protéiformes.

Le couple franco-allemand en matière de défense n’est pas seulement une nécessité, il est la clé pour garantir la stabilité et la sécurité de l’Europe face à des défis sécuritaires majeurs.

Patrick HETZEL,
votre Député,
ancien ministre

 

Die deutsch-französische Zusammenarbeit im Bereich der Verteidigung

Derzeit findet im französischen Parlament das statt, was man oft als den „Haushaltsmarathon“ bezeichnet. Dennoch ist es wichtig, nicht aus den Augen zu verlieren, dass die Herausforderungen, denen Frankreich gegenübersteht, äußerst zahlreich sind. Aus diesem Grund möchte ich den Fokus auf ein Thema legen, das momentan in den Hintergrund rückt, mir jedoch von eminent strategischer Bedeutung erscheint.

Die geopolitische Lage Europas ist von einer Reihe von Umbrüchen geprägt, darunter die Eskalation der Spannungen mit Russland und der zunehmende Ausbau der Verteidigungsinvestitionen in Europa. Während Frankreich durch seine wirtschaftlichen und finanziellen Schwierigkeiten gelähmt wirkt, hat Deutschland beschlossen, sich ambitioniert und visionär wieder zu bewaffnen. Diese Situation wirft eine entscheidende Frage auf: Kann es sich Frankreich leisten, sich von diesem inzwischen eingeschlagenen deutschen Prozess abzukoppeln ?

Die Rede des französischen Generalstabschefs der Streitkräfte, General Fabien Mandon, die am 18. November gehalten wurde, hat zwar eine Kontroverse ausgelöst, doch sie hat zumindest den Vorteil, die Dringlichkeit eines strategischen Umdenkens auf französischer Seite offenzulegen. Während er die derzeitige Lähmung Frankreichs kritisierte, sprach er von der existenziellen Bedrohung, die insbesondere – aber nicht ausschließlich – von Russland ausgeht, sowie von der Möglichkeit eines großen militärischen Konflikts auf internationaler Ebene, der weitaus bedeutender wäre als alles, was wir in den letzten Jahrzehnten erlebt haben, und dies bis 2030. Auch wenn sein Appell in Frankreich für einen Schock gesorgt hat, unterstreicht er dennoch einen zentralen Punkt: die Notwendigkeit einer Wiederbewaffnung, um die nationale und europäische Sicherheit zu gewährleisten. Während Frankreich jedoch mit der Modernisierung seiner Streitkräfte zögert, ergreift Deutschland entschlossene Maßnahmen.

Mit einem Budget von 180 Milliarden Euro bis 2030 stellt sich Deutschland als die führende konventionelle Armee Europas auf. Sein massiver Investitionsplan in Panzer, Marineverteidigung, Weltraum, Drohnen und Munition stellt ein Modell der Widerstandsfähigkeit gegenüber den aktuellen Bedrohungen dar. Dieses ehrgeizige und glaubwürdige Vorhaben zeigt, dass Deutschland eine Schlüsselrolle in der Verteidigung des Kontinents einnehmen will, unterstützt durch Rüstungsaufträge in Höhe von 83 Milliarden Euro im Jahr 2026. Frankreich hingegen wirkt abgekoppelt und nicht in der Lage, seine militärische Ausrüstung mit derselben Intensität zu modernisieren, was auf ein unzureichendes Haushaltsmanagement und schlecht definierte wirtschaftliche Prioritäten zurückzuführen ist.

Das deutsch-französische Verteidigungsgespräch, das seit dem Ende des Zweiten Weltkriegs stets eine Säule der europäischen Einheit war, muss heute wieder zu einer strategischen Priorität werden. Deutschland verfügt dank seiner finanziellen Stabilität über die Mittel, die Bundeswehr mit einer langfristigen Vision aufzurüsten. Frankreich hingegen muss nun konkret handeln, denn das derzeit geltende Militärprogrammgesetz ist nicht mit dem vereinbar, was Deutschland im Verteidigungsbereich umzusetzen beschlossen hat. Es geht nicht mehr nur darum, über Verteidigung zu sprechen, sondern sie durch größere Investitionen in die Modernisierung unserer Streitkräfte zu verwirklichen und unsere Prioritäten mit denen unserer europäischen Partner – insbesondere Deutschlands – in Einklang zu bringen. Es wäre paradox, wenn Frankreich in Fragen seiner eigenen Verteidigung von Deutschland abhängig würde.

Eine verstärkte deutsch-französische Partnerschaft im Verteidigungsbereich – insbesondere durch die gemeinsame Realisierung industrieller Programme – würde eine kollektive Antwort auf die zunehmenden geopolitischen Risiken bieten. Durch die Einbindung des Vereinigten Königreichs, Polens, Italiens, Spaniens und Schwedens in diesen strategischen Dialog könnte Europa hoffen, eine kohärente Verteidigungsarchitektur zu schaffen, die in der Lage ist, jegliche Aggression abzuschrecken. Doch dafür muss Frankreich seine Verteidigungsstrategie klar bekräftigen: eine Strategie der Abschreckung angesichts potenzieller Bedrohungen, wie beispielsweise jener Russlands, die Modernisierung seiner konventionellen Streitkräfte, die Stärkung seiner Luft- und Projektionsfähigkeit und schließlich eine effizientere Verwaltung seiner Haushaltsmittel.

In einer Welt im Krieg und angesichts von Gegnern, die immer schneller handeln und sich anpassen können, kann es sich Frankreich nicht leisten, die Fehler der Vergangenheit zu wiederholen. Sowohl 1870 als auch 1940 führte unsere Unfähigkeit, technologische und strategische Entwicklungen vorauszusehen, zu Katastrophen. Heute, aufgrund der internationalen geopolitischen Lage und des starken strategischen Willens Deutschlands, muss sich Frankreich aus mindestens drei Gründen an Deutschland anlehnen: um Teil der wirtschaftlichen Dynamik zu bleiben, die Deutschland derzeit entwickelt; um ein Abrutschen Frankreichs hinter Deutschland zu verhindern; und schließlich, um Frankreich eine umfassende Glaubwürdigkeit im Verteidigungsbereich zu gewährleisten, um seine Sicherheit zu garantieren. Zwar bietet die nukleare Abschreckung weiterhin einen guten Schutz, doch reicht sie angesichts zunehmend vielgestaltiger Bedrohungen nicht mehr aus.

Die deutsch-französische Zusammenarbeit im Verteidigungsbereich ist nicht nur eine Notwendigkeit, sie ist der Schlüssel zur Gewährleistung der Stabilität und Sicherheit Europas angesichts schwerwiegender sicherheitspolitischer Herausforderungen.

Patrick HETZEL,
votre Député,
ancien ministre.

 

 

 

 

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