L'Express : "Sauvons nos services d'urgence"

Publié le 09/08/2018 dans les catégories Santé

Patrick Hetzel co-signe une tribune intitulée  : "Sauvons nos services d'urgence" publiée le 07.08.18 dans l'Express

Dans une tribune, une quarantaine d'élus LR s'insurgent contre un récent décret réorganisant les services des urgences.

Le 1er juin au Journal Officiel, un décret du ministère des Solidarité et de la Santé a modifié le fonctionnement des structures de médecine de garde en cas de lignes de garde communes entre structures d'accueil des urgences (SAU) et structure mobile d'urgence et de réanimation (SMUR). Face à ce décret assassin, nous nous opposons fermement. 

En effet, ce décret entend réorganiser le fonctionnement des urgences et particulièrement l'activité du personnel urgentiste. Il vise à encadrer la possibilité de laisser un seul médecin urgentiste gérer à la fois la permanence du service des urgences et celle du SMUR en cas de "faible activité" des deux structures - notion qui toutefois n'est pas chiffrée et dont les contours ne sont pas définis.  

L'hôpital pourrait ainsi recourir à un autre médecin d'astreinte quand l'urgentiste part en intervention. Ce médecin d'astreinte, dans ou hors les murs de l'hôpital, n'est pas tenu d'être un urgentiste mais son délai d'arrivée après déclenchement de l'intervention du Samu doit être "compatible avec l'impératif de sécurité", selon le texte. 

Rappelons que, l'organisation de l'accueil des urgences doit répondre à la nécessité d'assurer à chaque habitant 24 heures sur 24 une prise en charge en moins de 30 minutes, par moyen terrestre, par des personnels formés à l'urgence et ne saurait être tributaire d'un quelconque volume d'activité. 

Période estivale

Le débat actuel qui anime l'Assemblée nationale et nos concitoyens met en lumière l'impasse dans laquelle se trouvent les urgences : raréfaction de l'offre de soin, prise en charge dégradée, organisations inadaptées, pénurie des médecins ... 

Dans un contexte d'urgences saturées, alors que l'été approchait, le décret publié le 1er juin dernier, apportait-il une réponse adaptée au problème ? 

Dans le contexte actuel, nous sommes convaincus, au même titre que le personnel hospitalier et leurs représentants, que ce texte constitue une "véritable atteinte à la qualité et à la sécurité des soins des patients pris en charge dans ces structures d'urgences avec une régression notable du service public hospitalier". 

Nous appelons donc le Gouvernement à revenir sur ce texte. Un hôpital public doit être en mesure d'avoir une présence médicale permanente sur les lieux et adaptée à son activité. 

Ce décret porte une atteinte au principe républicain d'égal accès aux soins et de traitement de la population sur le territoire, mettant bon nombre de nos concitoyens en péril. 

Symbole de la lutte des comités de défense des hôpitaux de proximité, nous nous joignons aux personnels hospitalier et demandons à Madame Agnès Buzyn,Ministre des Solidarités et de la Santé, le retrait immédiat de ce décret. 

 

Tribune rédigée par Isabelle VALENTIN, députée de Haute-Loire 

Cosignataires : Damien ABAD, Guillaume PELTIER, Virginie DUBY-MULLER, Patrice VERCHÈRE, Marc LE FUR, Maxime MiNNOT, Marie-Christine DALLOZ, Jean-Pierre VIGIER, Jean-Marie SERMIER, Jérôme NURY, Éric STRAUMANN, Valérie BEAUVAIS, Laurence TRASTOUR-ISNART, Pierre CORDIER, Sébastien LECLERC, Michel VIALAY, Alain RAMADIER, Didier QUENTIN, Dino CINIERI, Josiane CORNELOUP, Bérangère POLETTI, Fabrice BRUN, Frank MARLIN, Michel HERBILLON, Éric DIARD, Jean-Luc REITZER, Frédéric REISS, Marine BRENIER, Jean-Louis MASSON, Nadia RAMASSAMY, Jean-Yves BONY, David LORION, Jean-Marie SERMIER, Robin REDA, Valerie LACROUTE, Emmanuelle ANTHOINE, Pierre VATIN, Patrick HETZEL, Frédérique MEUNIER, Raphaël SCHELLENBERGER.