Projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2026 : pourquoi j’ai choisi de m’abstenir lors du vote

Publié le 12/12/2025 dans les catégories Economie Santé

À l’occasion du vote du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, j’ai fait le choix réfléchi et responsable de m’abstenir. Cette décision n’est ni un refus systématique ni une posture politique. Elle répond à une double exigence : rester fidèle à mes convictions tout en évitant d’ajouter du blocage dans un contexte institutionnel déjà fragile.

Un texte qui ne répond hélas pas aux enjeux de soutenabilité dans la durée

Malgré les avancées obtenues au cours des débats, notamment pour les salariés avec le retour de la défiscalisation des heures supplémentaires, pour nos retraités avec la revalorisation des pensions sur l’inflation, pour les classes moyennes et pour nos professionnels de santé, le texte final reste éloigné de ce que j’estime nécessaire pour garantir la pérennité de notre modèle social. Il comporte encore des hausses d’impôts et de taxes, certes atténuées, mais réelles. Surtout, il ne contient aucune réforme structurelle à la hauteur de l’urgence démographique et financière. La suspension de la réforme des retraites, sans financement alternatif crédible, est un signal particulièrement préoccupant : on retarde les efforts indispensables en donnant l’illusion qu’aucune décision difficile n’est nécessaire.

Refuser les renoncements imposés par les compromis politiques

Je ne mets pas en cause la volonté de dialogue du gouvernement, mais le compromis ne doit jamais devenir synonyme de renoncement. Les concessions exigées dans le cadre des tractations avec certaines forces politiques ont affaibli l’équilibre des réformes et leur cohérence. On ne bâtit pas la solidité de notre protection sociale sous la pression et les ultimatums.

La nécessité d’un sursaut pour maîtriser la dette sociale

Chaque année d’inaction creuse encore davantage la dette sociale et reporte sur les générations futures des charges que nous avons la responsabilité d’assumer aujourd’hui. Préserver notre système de santé, nos retraites, nos hôpitaux, suppose un effort de maîtrise des dépenses et une lutte résolue contre les dérives et les fraudes. Sur ce point, le PLFSS 2026 n’est pas à la hauteur des attentes ni des besoins.

Une abstention de responsabilité

Mon abstention n’est pas un soutien au texte : c’est un avertissement clair. Je suis mécontent du contenu du PLFSS tel qu’il est présenté. Il n’est pas conforme à mes convictions, ni à ce que j’estime nécessaire pour redresser durablement notre modèle social. Mais je refuse également de prendre le risque de bloquer l’adoption d’un budget essentiel au fonctionnement de nos hôpitaux, de nos Ehpad, de nos professionnels de santé et de l’ensemble de la Sécurité sociale. Dans la situation institutionnelle actuelle, une absence de budget serait encore plus préjudiciable pour les Français. S’abstenir, c’est donc choisir la responsabilité : ne pas cautionner un texte insuffisant, tout en évitant de mettre en péril la continuité de notre système social.

Bien entendu, je continuerai à défendre des réformes structurelles, à promouvoir la valeur travail, à lutter contre les abus, à simplifier notre administration et à garantir l’équité de notre modèle social. C’est d’ailleurs dans cette optique que je vais œuvrer dans les prochaines semaines comme rapporteur du projet de loi gouvernemental de lutte contre les fraudes. »