Rallongement du délai d’interruption volontaire de grossesse
Publié le 09/10/2020 dans les catégories Santé
Lors du débat parlementaire concernant la proposition de loi du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Patrick Hetzel est intervenu pour défendre différents amendements :
- Supprimer cette extension du délai pour beaucoup de raisons dont quatre en particulier : le Conseil National des Gynécologues Obstétriciens est totalement opposé à cette extension, l’avis du Conseil Consultatif National d’Ethique n’a pas été rendu au moment des débats or il est essentiel pour éclairer une telle décision et enfin, entre les semaines 12 et 14, le crâne du fœtus s’ossifie et par voie de conséquence le geste à effectuer est d’autant plus conséquent et enfin, le texte de la loi Veil est un texte d’équilibre et il est important de maintenir cet équilibre entre le droit des femmes d’une part et le respect de la vie d’autre part.
- Maintenir une double clause de conscience pour les professionnels de santé et notamment les médecins. Cette proposition de loi supprime la clause de conscience spécifique qui existe aujourd’hui pour l’IVG de sorte qu’elle n’est plus garantie par la loi, elle est simplement de niveau règlementaire et pourra donc être changée ou supprimée par un gouvernement sans l’avis du législateur. Les professionnels de santé seront donc moins bien protégés.
- Maintenir un délai de réflexion préalable au recueil du consentement pour pratiquer une I.V.G. Ce délai a pour objectif de protéger les femmes et leur permettre de prendre leur décision avec le plus de sérénité possible et sans être sous le coup d’une pression immédiate.
Constatant le rejet de ses amendements, Patrick Hetzel a voté contre cette proposition de loi qui s’écarte de l’esprit et de l’équilibre qui a prévalu avec la loi Veil car quoi qu’en disent les promoteurs de cette proposition de loi, ce texte ne fait pas avancer le droit des femmes car il ne s’attaque pas aux causes que sont la prévention, l’éducation et l’information.
Comme le disait Simone Veil, une I.V.G. est toujours un drame, c’est un acte ultime qu’il faut, dans la mesure du possible, éviter le plus possible. Lorsque l’on compare les chiffres annuels du nombre d’I.V.G. entre la France et l’Allemagne, le constat est saisissant. Alors que l’Allemagne compte 80 Millions d’habitants et la France 66, l’Allemagne est en dessous de 100 000 I.V.G. pratiquées par an là où en France, on en compte actuellement 232 000 par an. Cela prouve bien qu’avec une politique publique d’information et de prévention en amont, on peut pleinement respecter le droit des femmes et notamment de disposer librement de leur corps, tout en ne banalisant pas l’I.V.G.. Tout est une question d’équilibre.